Trois segments présentant à quel point savoir est un terme on ne peut plus relatif.
Un projet initié par Simon Thomas, et mis en œuvre en collaboration avec
Héloïse Jadoul, Antonin Jenny et Manon Joannotéguy.
(Je ne bosse qu’avec des gens qui ont des noms de famille qui commencent par ‘’J’’)
« Les Conférences » c’est un projet qui questionne la position de celui « qui sait » (qu’on parle de l’intervenant ou de celui qui écoute).
C’est aussi un projet qui se veut malicieux et qui étonne en permanence par les informations incongrues et/ou inconnues qu’il contient.
‘’Tirons des conclusions’’
Interprétation : Manon Joannoteguy
Écriture et mise en scène : Héloïse Jadoul, Manon Joannoteguy et Simon Thomas
Choix des extraits : Simon Thomas
…est une conférence en huit chapitres, qui traverse plusieurs perspectives particulières et des réflexions cosmo-animalières.
Après le visionnage de centaines d’heures de documentaires animaliers, de vidéos de vulgarisation scientifique et de vidéos d’astronomie, Simon possède une collection d’anecdotes et de faits insolites.
Un chapitre parle d'une oie dont les petits doivent sauter de falaises de 120m dès la naissance sans savoir voler, un chapitre parle de la perception altérée qu'on aurait si on poussait un ami dans un trou noir, un chapitre parle de la plus grande émergence d'insecte au monde (qui a lieu tous les 17 ans et qui ne dure que 3 jours), un chapitre parle de la fois où il a plu sans interruption pendant 2 millions d'années, un chapitre parle de ce qu'est la "brine", un chapitre note au tableau le nombre d'atomes dans l'univers tout entier, ...
Chaque chapitre donne une conclusion sur les choses.
‘’Les biais cognitifs - If all you have is a hammer, everything looks like a nail’’
Interprétation : Héloïse Jadoul
Écriture : Héloïse Jadoul et Simon Thomas
Mise en scène : Simon Thomas
…est, sans surprises, une conférence abordant les biais cognitifs (on ne peut pas toujours faire des titres déceptifs). Les biais cognitifs étant des distorsions dans le traitement cognitif d’informations ; des déviations systématiques de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs créent des paradoxes et des erreurs dans le raisonnement et le jugement d’une personne.
La plupart de ces biais sont étudiés par des sociologues. Parmi eux, on retrouve : l’effet de Halo (le plus connu de tous) qui nous pousse à accorder des qualités et des défauts aux gens sur base d’une première impression, souvent influencée par le physique (sans même parler du sexisme, chaque cm de taille vous accorde en moyenne une augmentation de salaire !), l’effet de dotation qui nous pousse à accorder plus de valeur à ce que l’on possède, l’effet des coûts irrécupérables qui nous fait intégrer dans nos raisonnements présents des investissements passés, etc.
On peut même introduire par influence des faux souvenirs dans la tête de quelqu’un, pouvant aller jusqu’à l’attaque à main armée !
Bref, notre cerveau est plus limité que ce qu’on aimerait rêver (c’est faux qu’on a accès qu’à 10% du potentiel de notre cerveau) et il n’opère que dans le but de notre survie. Et pour survivre, il faut être efficace – et pour être efficace – il faut faire des raccourcis.
Mais alors comment faire ? Est-ce que nous sommes condamnés à être biaisés ? Probablement.
Dans une série de cadres définis, il semblerait que les algorithmes et les intelligences artificielles commettent statistiquement bien moins d’erreurs que le cerveau humain, mais serions-nous désireux de déléguer notre prise de décision pour faire moins d’erreurs ?
Cette dernière conférence porte une certaine dérision sur nous-même et nous met en face, comme Il Principe de Machiavel, de la puissance qu’on peut détenir en comprenant nos manières de percevoir le monde.
Note: S'il vous semble que le paragraphe de cette conférence était trop long, c'est probablement un autre biais cognitif: l'effet d'ancrage. Le fait d'avoir vu deux paragraphes plus courts vous a conditionné à cette impression.
La grande envie de ce projet est aussi de le présenter dans des cadres différents en plus des cadres usuels que sont les salles de théâtre. Différents en termes de public visés, en termes de lieux de présentation et en termes de type de projet dans lequel la programmation s’inscrit.
C'est dans cette perspective - par exemple - que nous travaillons pour le moment avec l'Université de Nantes, pour que ce projet des Conférences (Tirons des conclusions) puisse rencontrer le corps professoral et les chercheurs de l'Université.
L'idée est à chaque fois de tisser un projet autour du spectacle, là où il s'inscrit.
En plus des Universités, nous sommes intéressés de présenter ce travail dans des musées, pour des associations, dans des écoles, dans des Congrès, dans des Conciles, à l'ONU.