Char d’assaut


 

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Tristan et Marceline arpentent un espace vide aux allures de labyrinthe. Au gré de leurs allers-retours à la recherche de ce qui pourrait être la sortie, ils discutent.  Du sens de la vie, de leurs envies suicidaires, de ce qu’ils préfèrent manger. Une errance aux dialogues absurdes, teintée d’humour noir.

Avec : Stéphanie GOEMAERE
et Aurélien DUBREUIL-LACHAUD
Régie générale: Mélodie Polge
Écriture et mise en scène : Simon THOMAS
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© photo Hichem Dahes


Char d'assaut n'a pas de future dates.
On y travaille.

agenda

Dates passées:
du 22 février au 2 mars 2019 au Théâtre Varia
du 17 au 19 mars 2019 sur Mars - Mons Arts de la scène
du 20 au 24 mars 2019 au Festival Émulation du
Théâtre de Liège
du 5 au 16 novembre 2019 à l'Atelier 210
du 6 au 7 octobre 2020 au Festival Actoral à Marseille
le 10 octobre 2020 au Festival Danse avec les Foules à Bruxelles
le 18 mars 2021 au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris

Si vous êtes intéressés par le dossier complet du spectacle, la captation, ou pour toute info complémentaire, vous pouvez simplement demander à cette adresse: lahordefurtive@gmail.com


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Je nous vois un peu tous comme des poêles à bois. Dans lesquels le bois serait « des bonnes nouvelles » qu’on jetterait pour que le feu (« l’envie de vivre ») continue de brûler. Je me sens comme un poêle très peu rentable, qui avale les bûches en quantité et en un rien de temps, pour chauffer… peu. Conscient de cette défaillance, j’ai toujours mis beaucoup d’efforts pour que le feu reste alimenté : « Je passe ma vie à aller couper du bois, j’en ai les poignets déglingués. », disais-je encore il y a peu.
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Con mais beau comme un char d’assaut… / avis de Martine Wijckaert

Nous sommes dévitalisés, nos espaces sont nus, notre temps est vide. Nous sommes propres, nous sommes polis, nous sommes sujets à des crises, nous sommes parfois susceptibles. Nous ne disposons d’aucuns moyens pour faire entendre notre voix, nous doutons du reste de notre propre voix, sommes-nous seulement une voix audible ?
Ne devrions-nous pas nous coucher cachés, très cachés, extrêmement cachés, et nous taire ad vitam, nous faire oublier durablement, durablement et pour toujours. Nous ne devrions en fait pas être là du tout. Nous sommes un accident de confort, un excédent parfaitement inutile. Notre jeunesse gâtée, fraîchement mise au monde, ne connaissant ni faim, ni guerre, ni abjection, notre jeunesse connectée, ultra connectée ne vaut pas un kopek. Voilà ce que nous sommes et c’est ce que nous revendiquons.

Nous sommes la poésie du rien, le collier fabriqué en imprimante 3D, qualité médiocre, surf de florilèges de lieux communs, nous n’avons guère autre chose à nous mettre sous la dent métaphysique.
Mais nous réussissons tout de même à en faire quelque chose, quelque chose de vide et qui, se réjouissant de ce vide, ose le plein de présences, si fades, si innocentes qu’elles en deviennent lyriques.

Char d’assaut négocie avec la connerie, met le rien et le temps sur orbite, consacre l’acteur en métronome du plateau vide. Char d’assaut a le cœur sensible, sinon ardent, certainement innocent, enfantin, ouvert comme un grand livre. Char d’assaut a le souci du vivant et la délicatesse de la bêtise exquise, celle qui veut mais qui rate l’objet du désir. Tel est le désespoir de Char d’assaut car Char d’assaut est un spectacle sincère, mélancolique, qui se sait sans devenir particulier.

Nous ne sommes ni particuliers, ni exceptionnels, proclame Char d’assaut à grandes enjambées, mais nous le racontons avec élégance. Nous avons la bêtise élégante, la question métaphysique délivrée en termes de brosse à récurer, car nous n’avons pas tout lu comme nos anciens mais nous les avons regardés avec impuissance interdite. Nous avons fait en somme, avec des restes planétaires déconnectés de leurs sèves. Nous savons qu’il ne sert plus à rien de remettre les fiches dans les prises.
Et nous en rions avec les larmes aux yeux.


 

© photo Hichem Dahes